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Violences basées sur le genre (VBG) : comprendre et agir en RDC à l’occasion des 16 jours d’activisme

Violences basées sur le genre (VBG) : comprendre et agir en RDC à l’occasion des 16 jours d’activisme

Nov 22, 2024

Chaque année, du 25 novembre au 10 décembre, se déroulent les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), une campagne internationale visant à sensibiliser, mobiliser et promouvoir des actions concrètes pour mettre fin à ces violences. Pourquoi cette campagne est-elle si importante ? Et qu’en est-il en République démocratique du Congo (RDC), alors que les VBG toucheraient environ 7 % de sa population ?

Bonjour !

Je suis Alice Viollet, responsable de programme du Groupe d’étude sur le Congo (GEC). Vous écoutez le 46e épisode de la saison 4 de Po Na Biso, capsule audio d'Ebuteli et du GEC qui donne notre point de vue sur une question d’actualité en RDC. Nous sommes le vendredi 22 novembre 2024.

Mais tout d’abord qu'entend-on exactement par ces 16 jours d'activisme contre les VBG ? Cette campagne, initiée en 1991 par le Center for Women’s Global Leadership de l’université Rutgers, aux États-Unis, relie deux dates symboliques : le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et le 10 décembre, Journée des droits de l'Homme. L’objectif est de sensibiliser à la problématique des VBG, de contester les attitudes discriminatoires et de plaider pour de meilleures lois et des services renforcés afin d’éliminer durablement ces abus.

Les VBG englobent tout acte de violence dirigé contre une personne en raison de son genre ou de son sexe. Cela inclut différentes formes comme les violences sexuelles, physiques, psychologiques, économiques ou culturelles. Elles touchent principalement les femmes et les filles, mais les hommes peuvent également en être victimes, notamment dans des contextes de conflit armé, où ils subissent des violences en raison de leur identité de genre ou encore de leur apparence physique entre autres. Ces violences, souvent enracinées dans des normes sociales discriminatoires, renforcent les inégalités et brisent des communautés.

Les viols et les agressions sexuelles ne représentent qu'une partie des différentes formes de VBG. D'autres types incluent les violences conjugales, les mariages forcés ou précoces, la mutilation génitale, ainsi que le harcèlement sexuel. À cela s’ajoutent d’autres comportements moins visibles, comme les insultes, la restriction des déplacements, la privation d’accès aux soins médicaux, ou encore le harcèlement économique, qui se manifeste par le contrôle ou la restriction des ressources financières d'une personne, comme lui interdire de travailler, lui confisquer son salaire ou lui refuser l'accès à des moyens de subsistance, afin de maintenir les victimes dans un état de dépendance et de vulnérabilité. Ces actes, souvent banalisés ou normalisés, compliquent la dénonciation et l'accès à la justice des victimes.

En RDC, les niveaux de VBG sont parmi les plus élevés au monde. Elles se manifestent sous différentes formes, selon les régions et les contextes. À l’Est, dans les zones de conflit, le viol est utilisé comme une arme de guerre par des groupes armés pour semer la terreur. Ailleurs, dans des zones plus stables, les violences domestiques, les mariages précoces et la coercition économique sont les formes les plus courantes, exacerbées par des inégalités structurelles, une faible application des lois et une forte stigmatisation des victimes.

Les 16 jours d’activisme offrent une occasion unique de briser le silence autour des VBG en RDC. Sensibiliser les communautés, exiger des réformes juridiques, et soutenir les organisations locales qui accompagnent les survivantes sont des étapes essentielles pour lutter contre ces violences. En mettant les victimes au cœur de ces efforts, la RDC peut poser les bases d’un système judiciaire inclusif, capable de rendre justice équitablement et de briser les cycles de violence et d’impunité.

Pour en savoir plus, vous pouvez rejoindre notre fil WhatsApp en envoyant « GEC » ou « Ebuteli » au +243 894 110 542 pour recevoir Po Na Biso chaque vendredi sur votre téléphone. À bientôt !

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