La résurgence du M23 : rivalités régionales, politique des donateurs et blocage du processus de paix
Après s’être fait oublier pendant près de 10 ans, les rebelles du Mouvement du 23 mars, ou M23, ont soudainement repris les armes en novembre 2021.
Avec un soutien actif du Rwanda, les rebelles se sont depuis emparés de larges parties de la province du Nord-Kivu et ont provoqué le déplacement de plus d’1,7 millions de personnes.
Le M23 est devenu un défi majeur pour le pouvoir congolais et le centre de graves tensions régionales.
Dans leur nouveau rapport, le Groupe d’étude sur le Congo et Ebuteli explorent les racines de cette crise et soutiennent que son impulsion principale est extérieure à la RDC.
Il existe certes des racines locales à cette crise. Mais, la résurgence du M23 s’explique surtout parce qu’il a été un moyen, pour le Rwanda, de projeter son influence en RDC.
Initialement, ce soutien visait à contrer l’Ouganda, et dans une moindre mesure, le Burundi. Les pays de la région se disputent en effet l’influence sur l’est du Congo pour des raisons à la fois sécuritaires, politiques et économiques, dont le contrôle des circuits commerciaux légaux et illégaux.
Malgré que Kigali et Kampala ont renoué leurs relations au début de 2022, l’implication du Rwanda s’est poursuivie et a permis au M23 de prendre une ampleur considérable.
La réaction du gouvernement congolais a exacerbé cette crise. Frustré par les dysfonctionnements de son armée, il a eu recours à des entreprises de sécurité privée, à l’intervention désordonnée des pays de la région, et a soutenu d’autres groupes armés qui combattent le M23.
Or ces groupes, tout comme le M23, recrutent principalement sur des bases communautaires, ce qui a aggravé les tensions au niveau local et régional.
Face à cette crise, la réponse internationale a été terne. Bien que presque tous les principaux donateurs aient fini par condamner le Rwanda pour son soutien au M23, Kigali n’a pas eu à souffrir de conséquences matérielles.
Pour mettre fin à la crise du M23, des pressions et un engagement beaucoup plus importants sont nécessaires sur Kigali.
L’intégralité du rapport est à retrouver sur www.ebuteli.org.
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