Pourquoi la RDC ne parvient-elle pas à capter les fonds liés au financement climatique ?
Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, la RDC se positionne comme « pays solution ». Plusieurs études soulignent l’impact crucial de sa couverture forestière sur l’écologie mondiale et nationale. Paradoxalement, le pays reçoit moins de financements climatiques qu’il ne le devrait. Pourquoi ce déficit ?
La RDC possède des atouts considérables: d’importants minerais stratégiques nécessaires à la transition énergétique (cuivre, cobalt, lithium) et un vaste patrimoine forestier représentant 60 % des forêts tropicales du bassin du Congo. Ces forêts ont une valeur exceptionnelle dans la lutte contre le réchauffement climatique, d’où l’importance cruciale de leur préservation. Pourtant, la mobilisation des financements climatiques reste insuffisante.
Le Fonds national pour la réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (Fonaredd), créé en 2012, n’a réussi à mobiliser que 750 millions de dollars américains, dont 500 millions de dollars américains provenant du fonds CAFI. D’autres bailleurs, comme les États-Unis, la France et la Banque mondiale, privilégient parfois leurs propres canaux de financement, complexifiant la coordination des financements.
Ce déficit s’explique par plusieurs facteurs. Des contraintes institutionnelles, notamment liées à la gouvernance et à la corruption, limitent l’accès aux fonds. L’architecture internationale des financements climatiques, privilégiant l’atténuation, désavantage également la RDC au profit des pays industrialisés. La préservation des écosystèmes implique des coûts économiques et sociaux importants, d’autant que ces zones regorgent d’autres richesses naturelles essentielles au développement du pays.
Sans compensations financières adéquates, l’appropriation nationale des initiatives de préservation reste difficile.
Pour accroître ces financements, la RDC doit relever plusieurs défis : améliorer la transparence et la redevabilité, lutter contre la corruption, optimiser le climat des affaires et renforcer la régulation de l’exploitation des ressources stratégiques. Les atouts naturels constituent une condition nécessaire mais non suffisante pour attirer les financements climatiques.
(Re)lire nos deux rapports sur les financements climatiques en RDC
→ Attentes et désillusion de financements climatiques en République démocratique du Congo
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