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De la biométrie à la machine à voter : analyse de deux décennies d’innovations technologiques  dans les élections en RDC

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De la biométrie à la machine à voter : analyse de deux décennies d’innovations technologiques dans les élections en RDC

Aug 15, 2024
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Ebuteli publie ce jeudi son rapport intitulé De la biométrie à la machine à voter : analyse des deux décennies d’innovations technologiques dans les élections en RDC, qui fait le bilan de l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les différents cycles électoraux et examine la façon dont les avancées technologiques ont contribué, ou pas, à améliorer l’intégrité des élections en RDC. 

À chaque cycle électoral, les principaux défis restent inchangés : la confiance des acteurs concernés, l’intégrité des processus électoraux, la qualité de la participation des citoyens et le coût des élections. La RDC s’est pourtant tournée vers diverses solutions technologiques dans le but de tenir des élections les plus crédibles et moins coûteuses. Ces solutions comprennent, entre autres, la biométrie, les logiciels de traitement de candidatures, les applications de localisation de centres d’inscription des électeurs et des bureaux de vote, la machine à voter, renommée dispositif électronique de vote.

Par exemple, l’identification et l'enrôlement des électeurs ont été rendus possibles, dans un pays aussi vaste, grâce à la biométrie. Cependant, une des conclusions majeures de notre étude montre que l’utilisation des nouvelles technologies offre de grandes possibilités, mais n’améliore pas suffisamment la confiance dans le processus électoral. Parfois, ces technologies ne répondent pas nécessairement aux problèmes qu’elles sont censées résoudre. 

Lors des élections de 2018, plusieurs contestations avaient éclaté entre les parties prenantes au processus électoral concernant l’utilisation de la machine à voter. Bien que les scrutins de 2023 étaient marqués par une moindre polémique autour de cet outil, ce rapport souligne toujours la nécessité de la participation inclusive de tous les acteurs, notamment les partis politiques et la société civile, dans l’adoption des nouvelles technologies électorales pour en faciliter l’acceptation et renforcer la confiance dans le processus. À l'ère de la désinformation, une telle démarche est essentielle pour éviter des contestations infondées. 

Notre analyse relève également que l'adoption de la technologie a parfois été utilisée pour des manipulations à divers stades du processus électoral. Le rapport suggère qu’il est important de renforcer les cadres juridique et opérationnel de l’usage de la technologie dans les élections, en vue d’instaurer des garde-fous susceptibles d’améliorer l'intégrité et la transparence des prochaines élections. 

Par ailleurs, les questions liées à la sécurité informatique risquent de compromettre  davantage la mise en place de ces technologies. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit redoubler d’efforts pour informer les parties prenantes, encourager le rôle des témoins, des observateurs, et de la société civile, tout en adaptant leurs rôles au contexte créé par l’introduction des nouvelles technologies. 

Les questions d’entretien et de remplacement des logiciels et du matériel informatique soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité des outils utilisés et leur longévité. Pour rassurer toutes les parties prenantes aux processus électoraux, il est indispensable de réaliser régulièrement des audits pré-électoraux, électoraux et post-électoraux et publier les résultats de ces audits. De même, il importe d’établir une base permanente du fichier général de la population afin d’ extraire le fichier électoral à chaque élection, sans avoir à recourir systématiquement à l’opération d’identification et d'enrôlement des électeurs. 

L'intégralité du rapport est à télécharger