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Podcast
Que faire face aux violations du cessez-le-feu par le M23 ?

Que faire face aux violations du cessez-le-feu par le M23 ?

Nov 8, 2024

Les ministres des Affaires étrangères de la RDC, du Rwanda et de l’Angola se sont rencontrés à Goma le 5 novembre dernier pour la mise en place du mécanisme de vérification ad hoc renforcée. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du processus de Luanda dont la réunion des experts de défense et sécurité des deux parties qui s’était tenue le 31 octobre 2024 à Luanda. Dans un contexte où les violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 31 juillet et les gains territoriaux du M23 se multiplient, quelle issue pouvons-nous espérer de ce processus dont les efforts peinent à aboutir à un accord ?

 Bonjour, je suis Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du Baromètre sécuritaire du Kivu. Vous écoutez le 44e épisode de la saison 4 de Po Na Biso, capsule audio d’Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC). Ce podcast vous apporte notre analyse sur un sujet d'actualité en RDC. Nous sommes le vendredi 8 novembre 2024.

Le mécanisme de vérification ad hoc renforcée visera à assurer un suivi non seulement du cessez-le-feu entre les deux États, mais aussi de leurs accusations mutuelles d’agressions et d’attaques. Il sera composé de trois officiers rwandais, trois officiers congolais et 18 officiers angolais et sera dirigé par le lieutenant-général angolais, João Nassone. Cependant, les avancées timides que nous observons sur le plan diplomatique sont loin de faire taire les armes, sur le terrain.

Le processus de Luanda, qui se concentre sur les relations bilatérales entre le Congo et le Rwanda, a été initié en complément au processus de Nairobi qui essayait en son temps de traiter la question relative aux groupes armés nationaux. La RDC a estimé qu’elle ne devait avoir pour interlocuteur que le Rwanda, qu’elle qualifie de véritable agresseur. 

En conséquence, le processus de Nairobi stagne. Le M23 quant à lui a déclaré ne pas se sentir concerné par les conclusions d'un processus diplomatique auquel il ne participait pas. Depuis lors, aucune résolution issue du processus de Luanda n’a été observée sur le terrain. 

Le mouvement rebelle a repris l’offensive et continue de capturer plusieurs emplacements stratégiques au Nord-Kivu, dont la ville de Kanyabayonga, malgré les condamnations de la violation du cessez-le-feu par la  médiation angolaise.

Parallèlement, la RDC avait recouru et obtenu de la Communauté de développement d’Afrique austral (SADC) le déploiement d’une force offensive contre le M23, après que le déploiement de la Force régionale de la communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) n’ait pas rencontré ses aspirations. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies a également adopté les résolutions 2911 (2023) confirmant sa volonté de financer des opérations de soutien à la paix menées par l'Union africaine au titre des Chapitres VII et VIII de la Charte des Nations unies ainsi que la résolution 2476 (2024) autorisant le soutien renforcé de la Monusco aux opérations de la Mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe en République démocratique du Congo (SAMIDRC).

Déployées à Goma depuis décembre 2023, les forces offensives de la SAMIRDC n’ont toutefois pas engagé des offensives contre les rebelles car astreintes au respect du cessez-le-feu en vigueur. 

Après plusieurs cycles de négociations n'ayant pas encore abouti à un accord définitif entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC ainsi qu’une réalité sur le terrain qui semble échapper au processus privilégié par la RDC, le cercle vicieux persiste.

En attendant de savoir quelle option lèvera la diplomatie congolaise, vous pouvez consulter notre analyse sur ce sujet et d'autres défis auxquels la RDC est confrontée en recevant Po Na Biso chaque vendredi sur votre téléphone en envoyant « Ebuteli »  ou «  GEC » par WhatsApp au +243894110542. À très bientôt.

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